je pense que ce que veut dire la farfadette c'est : "existe-t-il des techniques qui permettent d'utiliser d'autres zones de son cerveau que celles habituellement recrutées pour mémoriser, dans le but d'améliorer ses performances de mémorisation ?"
La réponse est oui et non, oui dans le sens où on peut supposer que le fonctionnement de certaines techniques comme celles qui ont été présentées plus haut, se base sur l'utilisation des zones du cerveau habituellement recrutées pour la mémorisation visuo-spatiale ,par exemple, pour retenir des éléments plutôt langagiers. D'un autre côté on peut aussi répondre non car on peut considérer que faire travailler d'une certaine manière le lien entre différentes zones du cerveau déjà dédiées à des processus de mémorisation ce n'est pas vraiment recycler un secteur de son cerveau pour mémoriser.
Le principal problème réside dans le fait que la mémoire n'est pas précisément localisée dans une zone précise du cerveau mais qu'elle est répartie sur l'ensemble de l'encéphale en fonction des différentes spécificités des zones du cerveau.
L'un des plus anciens moyens d'étude de la mémoire n'est autre que l'étude des lésions cérébrales. Les neurologues ont constaté depuis longtemps que la lésion d'une zone particulière du cerveau pouvait entraîner un déficit particulier qui pourrait évoquer la perte d'une mémoire particulière ex : la prosopagnosie ou perte sélective de la capacité à reconnaître les visages familiers. Ce type de pathologie, souvent déclenchée à la suite de lésions cérébrales localisées, semblent indiquer que cette lésion localisée entraîne un déficit localisé pouvant concerner un aspect particulier de la mémoire et laisser le reste intact. Il existe d'autres maladies plus connues comme Alzheimer qui touchent aux zones impliquées dans la consolidation de souvenirs nouveaux mais encore une fois, l'intégralité de la mémoire n'est pas systématiquement touchée. C'est sur cette particularité que se basent souvent les techniques rééducatives, on ne cherchera plus à faire apprendre par coeur au patient sa liste de course, on cherchera à créer un rituel des courses qui sera mémorisé sous la forme d'une procédure.
Le cerveau est très plastique, mais de là à parvenir à trouver comment exploiter une zone du cerveau jusqu'alors totalement dédiée à autre chose, pour augmenter la capacité de sa mémoire, le pas me semble difficile à franchir.
Les choses ne sont pas figées, et nous avons encore tant à découvrir, peut être trouverons nous une technique révolutionnaire en étudiant les quelques humains dotés d'une mémoire eidétique, mais je ne crois pas au miracle.